2023 ASTRO annual meeting : intérêt de la radiothérapie stéréotaxique pour les oligoprogressions des cancers mammaires avancés luminaux, l’essai AVATAR

Rédigé le 20/10/2023
Jeremy Baude


Les résultats de l’essai AVATAR ont été présentés au congrès de l’ASTRO. Il s’agit d’une étude prospective de phase 2 visant à évaluer si la radiothérapie stéréotaxique (RTS) peut retarder le changement de traitement systémique chez les patientes présentant un carcinome mammaire RH+ HER2- en oligoprogression sous hormonothérapie (HT) + inhibiteurs de CDK4/6 (CDK4/6i).

Critères de jugement principal : survie sans évènement (EFS), définie comme la survie sans changement de thérapie systémique ou toute progression dans les 6 mois ou toute progression > 3 lésions

Population d’étude : patientes traitées pour un carcinome mammaire RH+ HER2- en 1ère (ou 2nde) ligne métastatique par HT + CDK4/6i et présentant une oligoprogression (1-5 lésions secondaires extra-crâniennes).

Au total :

  • 32 patientes incluses
  • Follow-up médian : 15.8 mois
  • Nombre de sites en oligoprogression : 1 (41%), 2 (31%), 3 (22%), 4 (6%)
  • Schémas principaux de RTS : 20 Gy/1 fraction, 24 Gy/2 fractions
  • Possibilité d’une seconde irradiation si nouvelle oligoprogression accessible

 



Résultats :

  • EFS≥ 6 mois : 47%

  • Survie sans progression modifiée* médiane : 10.4 mois, avec 46% des patientes sans progression à 1 an

  • Aucune toxicité de grade 3+, aucune toxicité chez 47% des patientes

  • 1/3 des patientes a bénéficié d’une seconde RTS

 

En pratique :

Il s’agit du premier essai évaluant la RTS dans une stratégie de maintien de la combinaison HT + CDK4/6i chez des patientes présentant une oligoprogression d’un carcinome mammaire RH+ HER2-. La population est modeste, mais les résultats sont positifs, avec d’une part près de la moitié des patientes qui ont pu poursuivre leur traitement systémique 1 an après oligoprogression, et d’autre part une très bonne tolérance de la RTS.

Ces données suggèrent l’intérêt de cette stratégie surtout chez les patientes présentant peu de lésions secondaires lors de l’oligoprogresison, la population d’étude étant largement drivée par les patientes présentant 1 à 2 sites en progression.

*La progression modifiée était définie comme la progression non accessible à une nouvelle irradiation

 

Lien vers le résumé : https://doi.org/10.1016/j.ijrobp.2023.08.033