CHIPOR : place de la CHIP dans les cancers de l'ovaire en rechute platine sensible

Rédigé le 14/11/2024
Jean David FUMET


L'essai CHIPOR est un essai multicentrique de phase 3, visant à évaluer l'efficacité de la CHIP lors de la chirurgie cytoréductive pour la première rechute platine sensible de cancer de l'ovaire.

Au total : 415 patientes incluses en rechute au moins 6 mois après une chimiothérapie à base de platine et ayant bénéficié d'une nouvelle ligne de chimiothérapie à base de platine (80% ont recu un doublet pour au moins 6 cycles)

Elles étaient randomisées en deux groupes : chirurgie de cytoréduction avec CHIP versus sans CHIP.

Résultats principaux :

  1. Amélioration de la Survie globale : la survie globale médiane a été significativement prolongée avec la CHIP, atteignant 54,3 mois contre 45,8 mois sans CHIP (HR = 0,73 ; p=0,024).
  2. Effets indésirables sévères : des événements de grade ≥3 dans les 60 jours postopératoires ont été observés chez 49 % des patientes avec CHIP, comparé à 27 % sans CHIP.
  3. Principaux effets indésirables : l’anémie (23 % vs 14 %), la toxicité hépatique (11 % vs 9 %) et l’insuffisance rénale (10 % vs 1 %) étaient plus fréquents dans le groupe CHIP. Cependant, ces toxicités n'ont pas affecté la qualité de vie perçue par les patientes, et l’utilisation de thiosulfate en prévention a considérablement réduit les cas d’insuffisance rénale sévère.
  4. Mortalité opératoire : aucune patiente n’est décédée dans le groupe CHIP dans les 60 jours postopératoires, contre trois dans le groupe sans CHIP.

En pratique : La CHIP associée à la chirurgie cytoréductive lors de la première rechute platine sensible de cancer de l'ovaire traité par un doublet de platine améliore la survie globale et devient une option thrapeutique dans cette situation.

L’évolution des traitements et les nouveaux biomarqueurs, comme le score KELIM, pourraient affiner la sélection des patientes qui bénéficieraient le plus de la CHIP